Cours - Le risque suicidaire

définition du suicide et du risque suicidaire

le suicide correspond à un acte volontaire visant à se donner la mort.
le risque suicidaire correspond à la probabilité qu’un individu passe à l’acte, en lien avec sa souffrance psychique, son environnement et ses ressources.

il existe trois notions importantes :

  • les idées suicidaires

  • la tentative de suicide

  • le suicide abouti

données épidémiologiques

en france, on retrouve environ :

  • 9 000 décès par suicide par an

  • environ 200 000 tentatives par an
    le suicide est une cause majeure de mortalité évitable, notamment chez les jeunes adultes.

le processus suicidaire

le suicide n’est presque jamais un acte brutal et impulsif isolé. il s’inscrit dans un processus progressif :

  1. accumulation de souffrances

  2. sentiment d’impasse

  3. perte d’espoir

  4. idées suicidaires passives puis actives

  5. élaboration d’un scénario

  6. passage à l’acte

ce processus peut être plus ou moins rapide selon les personnes.

les facteurs de risque

facteurs psychiatriques

  • dépression

  • troubles anxieux sévères

  • troubles bipolaires

  • troubles de la personnalité (surtout borderline)

  • schizophrénie

  • addictions

facteurs personnels

  • antécédents de tentative de suicide

  • isolement

  • mauvaise estime de soi

  • impulsivité

  • évènements de vie traumatiques

facteurs sociaux

  • précarité

  • conflits familiaux

  • violence

  • harcèlement

  • perte d’emploi

  • deuil

facteurs liés aux substances

  • alcool

  • drogues

  • médicaments

Les facteurs de protection

  • entourage présent

  • lien familial solide

  • suivi médical

  • projet de vie

  • croyances personnelles

  • accès aux soins

  • bonne alliance thérapeutique

l’évaluation du risque suicidaire

l’évaluation repose sur l’entretien clinique. il faut oser poser la question du suicide. cela ne donne pas d’idée, au contraire, cela soulage souvent le patient.

on évalue notamment :

  • la présence d’idées suicidaires

  • leur fréquence

  • leur intensité

  • l’existence d’un scénario précis

  • la disponibilité des moyens

  • l’intention réelle de mourir

  • les antécédents

on utilise l’échelle rud :

  • risque

  • urgence

  • dangerosité

Le plan de crise

le plan de crise est un outil central de la prévention. il est élaboré avec le patient.

il comprend :

  • ce que la personne doit faire en cas de crise

  • qui contacter

  • où se rendre

  • comment se protéger

  • les moyens de passage à l’acte à éviter

  • les ressources disponibles

le plan de crise doit être clair, simple, réaliste et réévalué régulièrement.

les mesures de prévention immédiates

  • retirer les moyens de passage à l’acte

  • mettre en sécurité l’environnement

  • ne pas laisser la personne seule si le risque est élevé

  • réévaluer très régulièrement la situation

  • hospitaliser uniquement si le risque est majeur, pour une durée courte

  • traiter les troubles psychiatriques associés

  • utiliser avec prudence les anxiolytiques et hypnotiques

attitudes à adopter face à une personne en crise suicidaire

il faut adopter une attitude :

  • empathique

  • calme

  • rassurante

  • bienveillante

  • sans jugement

il faut :

  • parler directement du suicide

  • laisser la personne s’exprimer

  • identifier les souffrances principales

  • repérer l’élément déclencheur récent

  • encourager l’expression des émotions

attitudes à proscrire

il ne faut pas :

  • minimiser la souffrance

  • culpabiliser

  • menacer

  • débattre pour savoir si le suicide est bien ou mal

  • jouer au bluff

  • se montrer froid ou méprisant

  • donner un diagnostic psychiatrique à la place du médecin

rôle infirmier dans le risque suicidaire

le rôle infirmier est fondamental :

  • repérage du risque

  • écoute active

  • relation d’aide

  • transmission d’informations à l’équipe

  • surveillance clinique

  • participation au plan de crise

  • accompagnement de la famille

  • prévention secondaire

  • participation à la déstigmatisation

l’ide est souvent le premier professionnel à percevoir les signaux faibles.