Cours - La psychologie sociale

Définitions générales

La psychologie sociale s’intéresse à l’interaction entre l’individu et son environnement social. Cet environnement peut être constitué de situations abstraites (comme le bonheur), de contextes définis (par exemple un protocole de soin), de personnes, de groupes ou encore d’institutions comme l’hôpital.

Les situations sociales sont souvent complexes. Elles font l’objet d’un traitement cognitif fondé sur des représentations sociales, telles que les croyances ou les stéréotypes. Un même comportement peut être interprété de manières différentes selon la situation. La notion de conflit cognitif permet d’expliquer comment ces variations d’interprétation participent aux processus d’influence sociale.

La société encadre également nos comportements grâce à des normes : certaines sont tacites (comme la distance interpersonnelle), d’autres explicites (règles de politesse), ou encore formalisées par des lois. De plus, certains comportements sont déterminés par le statut d’une personne — comme celui de soignant, de soigné ou d’étudiant — qui implique des rôles précis.

En tant qu’êtres sociaux, nous appartenons tous à des groupes (famille, amis, clubs, monde professionnel). Ce sentiment d’appartenance s’accompagne de normes et de valeurs qui orientent nos actions. De la même manière, les représentations individuelles que l’on se fait d’un milieu ou d’un métier influencent les comportements des personnes qui y interviennent : il s’agit d’une interaction constante entre représentations et pratiques.

Vocabulaire fondamental de la psychologie sociale

  • Norme sociale : règle qui guide les comportements dans une situation précise.

  • Statut : position occupée par un individu dans un système social (âge, sexe, profession, rôle familial…).

  • Rôle : ensemble des comportements attendus d’un individu dans un statut donné ; il comporte une dimension normative.

  • Foule : rassemblement de personnes anonymes ayant peu d’interactions entre elles mais partageant un objectif commun.

  • Organisation : ensemble d’individus réunis durablement autour d’un but commun.

  • Groupe : entité définie selon différents critères (nombre de personnes, degré d’implication, présence ou non d’une hiérarchie…).

  • Attitude : construction théorique déduite à partir de comportements observés dans différents contextes.

  • Préjugé : attitude évaluative, souvent négative, envers un groupe ou une catégorie de personnes, liée à sa propre appartenance sociale ; il conduit fréquemment à la discrimination.

  • Stéréotypes : croyances ou opinions non fondées scientifiquement au sujet des caractéristiques d’un groupe.

  • Conduite d’aide : comportement social, motivé par l’altruisme ou l'intérêt personnel, ayant des effets positifs pour autrui.

  • Influence sociale : changement de jugement, d’opinion ou de comportement provoqué par la présence ou les actions d’autrui. Elle peut prendre plusieurs formes : normalisation, conformisme, soumission à l’autorité ou innovation.

Les quatre niveaux d’analyse en psychologie sociale

  1. Niveau intra-individuel
    Il analyse les caractéristiques propres à l’individu, en particulier les processus cognitifs impliqués dans ses perceptions et comportements.

  2. Niveau interindividuel
    Il s’intéresse aux relations entre personnes et à la manière dont celles-ci permettent de résoudre (ou non) les conflits cognitifs liés aux attitudes et représentations. Cela inclut par exemple les réseaux de communication ou les conduites d’aide.

  3. Niveau positionnel (ou groupal)
    Il étudie les phénomènes sociaux en fonction de la position des individus dans un groupe, et de l’organisation interne de ce groupe.

  4. Niveau idéologique ou sociétal
    Il s’intéresse aux idées, valeurs et croyances qui circulent dans une société et influencent les comportements individuels et collectifs.

Psychologie sociale et soins

La psychologie sociale est particulièrement importante dans le domaine des soins, car le rôle des soignants s’accompagne de représentations fortes liées au corps, à la maladie, à la douleur et à la relation de soin elle-même. Les statuts (soignant/soigné), les normes professionnelles, les représentations sociales de la santé et les attitudes individuelles influencent la manière dont les patients sont pris en charge et perçoivent les interactions avec les professionnels.