Cours - Les examens biologiques et bactériologiques

Examens sanguins

NFS (Numération Formule Sanguine)

Analyse de base qui mesure :

  • Globules rouges

  • Globules blancs

  • Plaquettes

  • Formule leucocytaire (répartition des leucocytes)

Hémoglobine :

  • Norme : 12 à 14 g/100 ml

  • Baisse en cas d’inflammation ou d’hémorragie.

  • Si < 8 g/dL → transfusion

  • Si 8–12 g/dL → repos et surveillance

Marqueurs de l’inflammation

1. Haptoglobine

  • Protéine synthétisée par le foie

  • Augmente en cas d’inflammation

  • Norme : 0,3 à 2 g/L

2. Fibrinogène

  • Protéine de la coagulation

  • Augmente aussi en cas d’inflammation

  • Norme : 2 à 5 g/L

3. Complément : CH50, fractions C3 et C4

  • Protéines de l’immunité innée

  • Augmentent dans les maladies auto-immunes

4. Protéines totales (albumine + électrophorèse)

  • Augmentées dans l’inflammation

  • Utiles dans le diagnostic des maladies auto-immunes

5. CRP (C-Reactive Protein)

  • Synthèse hépatique

  • Augmente lors de l’inflammation

  • Diminue lors de l’amélioration

  • Norme : < 6 mg/L

6. VS (Vitesse de sédimentation)

  • Marqueur d’inflammation chronique

  • Normes :

    • 1ère heure : 5 mm

    • 2ème heure : 10 mm

7. Procalcitonine (PCT)

  • Sécrétée par la thyroïde

  • S’élève lors d’infection bactérienne sévère

  • Très utile pour discriminer viral vs bactérien

Enzymes hépatiques : Transaminases

ASAT / ALAT

  • Non spécifiques de l’inflammation

  • Augmentent en cas de cytolyse hépatique, en particulier dans les hépatites virales.

Sérologies et recherche d’anticorps

1. Anticorps antinucléaires (ANA / ACAN)

  • Indiquent un processus auto-immun

  • Non spécifique d’un organe

2. Sérologies vaccinales

  • Mesure des immunoglobulines spécifiques

  • Permettent d’évaluer l’efficacité d’un vaccin ou une immunité antérieure

PCR

La Polymerase Chain Reaction permet :

  • La détection rapide d’un ADN ou ARN microbien

  • Diagnostic de virus, bactéries difficiles à cultiver, parasites…

Frottis sanguin

  • Examen direct au microscope

  • Recherche de parasites sanguins
    Indispensable pour le diagnostic de paludisme, car les parasites se retrouvent dans les hématies.

Hémocultures

Permettent de détecter une bactériémie.

  • Prélèvement stérile, flacons aérobie puis anaérobie

  • Désinfection rigoureuse : mains, flacons, peau du patient

  • Acheminement immédiat au laboratoire

  • Flacon aérobie toujours prélevé en premier (air présent dans la tubulure)

Examens urinaires

Bandelette urinaire

Permet une orientation rapide :

  • Leucocytes

  • Nitrites

  • Hématurie

Règles :

  • Toilette préalable

  • Pas le premier jet

  • Urines fraîches

ECBU (Examen Cytobactériologique des Urines)

Conditions de recueil :

  • Flacon stérile

  • Première urine du matin recommandée

  • Pas le premier jet

  • Acheminement < 30 min ou réfrigération (max 12 h)

Interprétation :

  • < 1000 UFC/mL → non significatif

  • 1000 à 10 000 UFC/mL → douteux, réhydrater

  • 10 000 UFC/mL → infection certaine → hémocultures possibles

Germe le plus fréquent : E. coli

Examens de liquide biologique

Ponction liquidienne (acte médical)

Prélèvement d’un liquide dans une cavité :

  • Liquide pleural

  • Ascite

  • LCR

  • Liquide articulaire

 Analyse cytologique + bactériologique

Examens sur muqueuses et sécrétions

Ecouvillonnage

  • Prélèvement de sécrétions d’une muqueuse (gorge, nez, vagin)

  • Permet d’adapter le traitement selon la culture

ECBC (Examen des crachats)

  • Recherche de germes respiratoires

  • Si absence de crachats → aspiration

Examens digestifs

Coproculture

  • Analyse des selles

  • Recherche :

    • Bactéries (salmonelles, shigelles...)

    • Parasites responsables de diarrhées

    • Virus (selon indications)

Conclusion générale

Les examens de biologie et bactériologie permettent d’explorer :

  • l’inflammation,

  • l’origine virale ou bactérienne,

  • la présence d’un parasite,

  • l’efficacité d’un vaccin,

  • la fonction hépatique,

  • l’existence d’une bactériémie ou d’une infection urinaire.

Ils sont indispensables au diagnostic, à la mise en place du traitement et au suivi de l’évolution clinique.