Cours -  Psychologie et santé

Définitions essentielles

La santé renvoie à un état de bien-être perçu à la fois physique, psychique et social.

Les représentations de la santé ont évolué dans l’histoire :

  • au Moyen Âge, il s’agissait avant tout de préserver la santé ;

  • au XVIIᵉ siècle apparaît la théorie des humeurs, impliquant purifications et objets protecteurs ;

  • au XVIIIᵉ siècle, les premières formes de vaccination émergent, mais la maladie reste interprétée comme une épreuve divine ;

  • au XIXᵉ siècle, la santé est pensée à travers la prévention des épidémies et l’amélioration des conditions de vie ;

  • aujourd’hui, elle est perçue comme une norme à atteindre.

La vision de la santé varie selon les cultures : dans certains pays africains, être en bonne santé signifie simplement être vivant, alors qu’au Japon, elle correspond plutôt au fait de vieillir en étant le moins malade possible.

La maladie désigne ce qui perturbe le fonctionnement physiologique, mais aussi la manière dont la personne vit et ressent cette perturbation.

Le normal et le pathologique peuvent être définis selon trois critères :

  • une norme statistique (ce qui est le plus fréquent),

  • une norme idéale (conformisme social),

  • une normalité fonctionnelle (ce qui est le plus adapté pour un individu donné).

Trois concepts fondamentaux en psychologie de la santé

  • Les comportements de santé, qu’ils soient positifs ou négatifs, influencent directement l’intégrité physique et psychique.

  • La responsabilité individuelle : chacun est considéré comme acteur de son bien-être et dispose de ressources pour s’adapter.

  • Le lien corps–psychisme : les facteurs psychiques peuvent jouer un rôle dans l’apparition ou l’évolution des maladies.

Objectifs historiques de la psychologie de la santé

Trois grands objectifs se sont progressivement imposés :

  • promouvoir des styles de vie sains ;

  • prévenir et traiter les maladies ;

  • améliorer la qualité de la prise en charge des patients.

Domaines d’étude et d’application

Quatre grands domaines structurent la psychologie de la santé :

  • les comportements, notamment les conduites à risque, l’observance ou le refus des soins ;

  • les stratégies d’adaptation, incluant la gestion de la douleur, du stress et la résilience ;

  • la communication, qu’il s’agisse d’information médicale, d’entretien d’annonce ou de relation soignant–soigné ;

  • l’aspect social des pathologies, à travers les événements de vie, le soutien social ou la qualité de vie.

Modèles de compréhension de la santé et de la maladie

Plusieurs modèles coexistent pour expliquer la santé et la maladie :

Modèle biomédical

La maladie est un dysfonctionnement organique provoqué par des agents pathogènes.

Modèle psychosomatique

Les pathologies somatiques sont liées à certains fonctionnements psychiques, selon les théories de la psychosomatique.

Approche épidémiologique

Elle cherche une objectivité maximale à partir d’études rétrospectives ou prospectives.

Modèle bio-psycho-social

Il repose sur l’idée d’une continuité entre santé et maladie, l’individu étant le produit d’une interaction entre facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.

Modèle transactionnel

Il met l’accent sur les transactions entre l’individu et son environnement, notamment à travers les stratégies de coping (stratégies d’ajustement).

Modèle intégratif et multifactoriel

Il s’appuie sur trois catégories de facteurs :

  • les facteurs externes (événements sociaux, environnement…) ;

  • les facteurs internes (histoire personnelle, familiale, psychologique, biologique) ;

  • les ressources dont dispose l’individu.

Grandes notions en psychologie de la santé

Comportements de santé

Ils peuvent être sains ou à risque, influencés par des facteurs individuels, relationnels ou organisationnels.

Qualité de vie

Elle se compose de trois dimensions :

  • physique (état de santé),

  • psychologique (émotions, affects),

  • sociale (relations, appartenance à des groupes).

Corps

Il comprend la conscience de soi, le schéma corporel et l’image du corps.

Douleur et souffrance

La douleur est un signal d’alerte ; la souffrance correspond à son interprétation.
La douleur morale est souvent associée à des pathologies mentales, comme la mélancolie.
L'évaluation de la douleur demeure un enjeu majeur.

Stress

C’est l’ensemble des mécanismes physiologiques et psychologiques mobilisés pour faire face à un événement.
Lorsqu’il se prolonge, il devient pathologique et suit trois phases :

  • alarme (modifications générales du fonctionnement),

  • résistance (activation hormonale),

  • épuisement (symptômes proches de la dépression).

Coping

L’individu tente activement de faire face à son environnement plutôt que de le subir passivement.

Mécanismes de défense et événements de vie

Les maladies graves peuvent activer différents mécanismes de défense :
régression, dénégation, déni, rationalisation, sublimation, isolation, idéalisation, obsessionnalisation, évitement phobique.

Les soignants eux aussi mobilisent des mécanismes de défense, comme l’humour, la sublimation, mais parfois aussi l’évitement ou la fuite.

Résilience

C’est la capacité à survivre psychiquement à un traumatisme, influencée par des facteurs biologiques, génétiques, affectifs, sociaux et culturels.
Elle correspond aussi à la capacité à se reconstruire après une maladie grave.