Cours - Pharmacodynamie
Définition
La pharmacodynamie étudie les mécanismes d’action des médicaments sur l’organisme. Elle permet de comprendre comment un médicament exerce son effet thérapeutique tout en anticipant les effets indésirables ou toxiques. La pharmacodynamie nécessite donc une bonne connaissance des mécanismes physiopathologiques des maladies.
Mécanismes d’action et notion de récepteur
De nombreux médicaments agissent sur les cellules de l’organe cible par l’intermédiaire de récepteurs cellulaires, qui peuvent être stimulés ou inhibés par des substances naturelles de l’organisme (neuromédiateurs ou neurotransmetteurs).
Les principaux mécanismes d’action sont les suivants :
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Action substitutive
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Le médicament remplace une substance nécessaire à l’organisme.
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Exemple : l’insuline chez les patients diabétiques en cas de déficit de production.
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Action sur certains processus métaboliques ou physiologiques
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Le médicament influence directement des processus cellulaires ou physiologiques.
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Exemple : les antimitotiques utilisés dans certains cancers, qui agissent sur la synthèse cellulaire.
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Action mimétique (ou agoniste) et antagoniste
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Action mimétique : le médicament reproduit l’effet d’une substance naturelle.
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Exemple : hormones de synthèse, comme l’insuline.
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Action antagoniste : le médicament bloque l’effet d’une substance naturelle ou d’un autre médicament.
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Exemples :
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AVK (antivitamines K) qui inhibent la synthèse des facteurs de coagulation.
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Antidotes, comme le Fluimicil® contre les effets toxiques du paracétamol.
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Action agoniste
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Le médicament se fixe sur des récepteurs spécifiques et exerce un effet stimulant ou mimétique.
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Exemples : Acupan® et Fentanyl®, agonistes mimétiques de la morphine.
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Action antagoniste
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Le médicament se fixe sur des récepteurs spécifiques et neutralise totalement ou partiellement l’action d’une substance.
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Iatrogénie médicamenteuse
Les effets des médicaments peuvent être bénéfiques, mais ils peuvent également provoquer des symptômes non désirés ou déclencher des maladies. Ce phénomène est appelé iatrogénie médicamenteuse.
Pharmacovigilance
La pharmacovigilance regroupe toutes les méthodes visant à identifier, évaluer et prévenir le risque d’effets indésirables des médicaments après leur mise sur le marché, sous autorisation de l’ANSM.
Le rôle de l’infirmier dans la pharmacovigilance consiste à :
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Surveiller l’efficacité du traitement.
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Détecter les effets secondaires et déclarer tout effet indésirable grave ou inattendu.
Les effets secondaires peuvent être liés à :
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Une erreur dans la prise du médicament (surdosage).
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Une hypersensibilité individuelle.
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Une interaction médicamenteuse.
Exemples de signes précoces d’effets indésirables :
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Allergie : éruptions cutanées, urticaire, œdème de Quincke, hypotension.
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Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées.
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Troubles métaboliques : hypo- ou hyperkaliémie, hyperglycémie.
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Hépatotoxicité : asthénie, fièvre, ictère, urines foncées, selles décolorées.
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Troubles hématologiques : hématomes, épistaxis, gingivorragie, pâleur, hypotension, anémie.
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Déshydratation : signes cliniques variés selon le contexte.